JO 2024 : l'audace française

FOCUS SUR L’ATELIER BLAM

 (repris d’après l’article paru dans KOSTAR le magazine cultures et tendances des Pays de la Loire)

 

Leur nom sonne comme un joyeux coup de marteau sur une enclume. BLAM, vous connaissez certainement cet atelier situé à Couëron près de Nantes. La cérémonie d’ouverture des J.O. de Paris les a mis en lumière, ce sont eux qui ont créé la vasque Olympique s’élevant au-dessus des Tuileries et le cheval courant sur la Seine. Depuis leurs locaux de Couëron, l’équipe, autour d’Aurélien MEYER le créateur de BLAM, mène depuis 2015 un travail d’orfèvre de recherche, de conception, de réalisation à la croisée du design et de l’architecture.

L’aventure J.O.

Pour l’ouverture des jeux Olympiques, EDF, partenaire Premium de l’évènement, cherchait une solution pour développer une flamme olympique fonctionnant avec une énergie décarbonnée. L’atelier BLAM réponds à cet appel d’offre et est sélectionnée en élaborant un dispositif conjuguant brumisation, lumière led et flux d’air. « La demande initiale était de concevoir un chaudron de 2,5 mètres de diamètre. Le désigner Matthieu Lehanneur va lui donner cette forme géniale et très simple qui va s’élever dans le ciel de Paris. Matthieu reconnaît notre capacité à pouvoir répondre aux exigences techniques et esthétiques du projet ». C’est plus de 20 mois de travail, de tâtonnements, d’expérimentations. Les derniers essais ont lieu à Couëron sur le petit héliport des anciennes usine Venturi : une grue soulève la vasque qui semble flamboyer à 60 mètres de hauteur. « L’émotion est incroyable quand je la vois s’allumer et s’élever. La délégation EDF est là, Tony Estanguet, les représentants de Paris 2024. C’est juste génial, bluffant, puissant. Cette vasque en suspension invoque quelque chose qui nous dépasse, comme une magie, c’est à la fois simple et très sophistiqué ». Les pompiers de Couëron, pensant qu’un grand pylône électrique était en train de partir en flamme, débarquent avec la grande échelle… « On comprend que l’objet est habité et que la greffe avec le ballon montgolfière va fonctionner ».

Qu’elle merveilleuse image magique nous gardons, il sera difficile de faire aussi spectaculaire lors des prochains jeux.

Deuxième épreuve ZEUS le cheval au galop.

En mai 2023, lors de la présentation des premiers prototypes de la vasque, les organisateurs de Paris 2024 propose à l’atelier BLAM de créer un cheval. « Thomas Jolly, le chorégraphe des Cérémonies, ex-directeur artistique du théâtre du Quai d’Angers, avait cette idée d’un cheval au galop sur la Seine. C’était fou. BLAM en porte la création, on signe l’esthétique, on est auteur. C’est avant tout un travail de sculpteur et de designer. Je voulais que l’objet soit beau et qu’il saisisse les caméras. Il fallait que tout l’aspect technique se fasse discret ». Comment donner corps à cette vision, toute l’équipe y travaille fort, cherchant, testant, maquettant. C’est un travail d’horlogerie mettant en jeu tous les savoir-faire. Trouver les équilibres entre esthétique et technique, entre la feuille d’argent et les masses, entre l’éclat et les portances, la vitesse de déplacement et la sculpture contemporaine, les résistances de l’eau, la visibilité du cheval et l’invisibilité du trimaran et du mécanisme de propulsion, l’articulation des mouvements… L’enjeu est colossal, olympique à la mesure de l’évènement. Et le soir de l’ouverture, c’est comme une apparition, presque fantomatique, galopante, éperdue, magique… « ça a été un moment de joie collective, une énorme fierté pour l’atelier, mais aussi, je crois, pour tous les gens qui l’ont vue ».

La vasque Olympique va rester à Paris. Le cheval mécanique est présenté dans la cour de l’Hôtel de ville.

L’atelier BLAM travaille sur d’autres projets à venir : la boutique Louis Vuitton à Londres, la réalisation d’un lustre avec Ronan             Bouroullec, la participation au millénaire de Caen…